Après avoir courageusement lutté contre la maladie pendant 2 ans et demi
Après avoir lutté courageusement contre la maladie pendant 2 ans et demi, sans se plaindre – ce n’était pas dans sa nature - Gilbert s’est éteint doucement à son domicile, comme il l’avait souhaité, le jeudi 13 avril, à 11h45, entouré des 2 personnes qu’il chérissait le plus, Annick, son épouse, et Nathalie, sa fille. Comme le cœur de Gilbert, l’horloge familiale, à laquelle il accordait le plus grand soin, s’était elle aussi arrêtée de battre quelques heures auparavant.
Gilbert était né le 18 octobre 1939, à Bréhalé en Guégon, au foyer de Ludovic et Marie, des cultivateurs modestes mais chaleureux. Il était le troisième d’une fratrie qui en comptera 9, 7 garçons – dont l’un décédé très jeune – et 2 filles. Gilbert a été baptisé dans cette église le lendemain de sa naissance.
Il fréquentera l’école St-Gildas, comme ses frères, avant de travailler à la ferme familiale. Comme ses frères, il pratiquera le football au sein des Enfants de Saint-Gildas. Après ses 28 mois de service militaire effectués à Strasbourg et en Allemagne, il intègrera la Papeterie Clergeau, à Caradec, où il travaillera 3 ans et demi, avant son départ à Paris. C’est là qu’il épousera Annick, le 4 décembre 1965. L’année 1966 marquera l’arrivée à leur foyer d’une petite Nathalie.
Pendant 30 ans, il ne connaîtra qu’un employeur, en tant qu’aide-soignant : l’hôpital Cochin, à Paris. Il y faisait preuve d’une haute conscience professionnelle et d’un grand dévouement, empreint de beaucoup d’humanité envers les malades.
A l’heure de la retraite, en 1995, c’est tout naturellement qu’il revint se fixer à Bréhalé, son village natal, son cocon familial, dont il appréciait le calme, partageant son temps entre le jardinage, les balades pédestres dans la nature, en vivant pleinement sa passion pour le football, le cyclisme, les chevaux, les jeux télévisés.
Peu bavard de nature, Gilbert n’avait pas besoin de beaucoup parler pour marquer son attachement à quelqu’un. C’était particulièrement vrai en ce qui concerne Jacques, son gendre, pour qui il avait eu tout de suite une profonde estime, ayant compris que c’était le mari qu’il fallait pour sa chère Nathalie et cette estime Jacques la lui rendait bien.
Très pudique, il n’était pas du genre à extérioriser ses sentiments mais tous ceux qui l’ont connu savent qu’il avait un cœur très généreux. Ses souffrances, il les gardait pour lui, préférant être attentif à celles des autres, en particulier celles d’Annick et Nathalie, marquées toutes les 2 par le handicap et pour qui il a toujours été un époux et un papa aimant et tendre, un époux et un papa aidant et protecteur. Dans leur logement parisien, rue Henri Barbusse dans le 5ème arrondissement puis rue Jeanne d’Arc dans le 13ème - dans les 2 cas des appartements perchés haut et sans ascenseur -, que de marches d’escaliers montées et descendues par Gilbert pour éviter à Annick d’avoir à porter des charges trop lourdes.
Comme le dit si bien l’ami Glenn Hoël dans un très beau texte consacré à l’être aimé qui vient de mourir :
Nous, on aurait voulu marcher
Encore un peu à tes côtés,
Prendre ta main, te dire « Je t’aime »,
Poursuivre l’aventure humaine…
On sait qu’on n’est pas éternel
Mais ton départ est trop cruel !
Continuons à entourer Annick et Nathalie de toute notre affection, pour qu’elles trouvent le courage nécessaire– et elles en ont pas manqué depuis plusieurs semaines ! – pour continuer, malgré tout, « dans l’Espérance qui vient offrir la vie aux plus beaux souvenirs », en s’appuyant sur tous les bons moments passés avec Gilbert et sur ces mots de Victor Hugo qui guideront leur chemin à venir: « Tu n’es plus là où tu étais mais tu es partout où je suis. »
Au revoir, Gilbert, et merci pour ce que tu as été ! Tu occuperas toujours une place de choix dans notre mémoire et dans notre cœur. Que ton repos soit paisible comme ton cœur fut bon !
(Texte écrit par Annick ma maman et son frère Gilbert qui l'a lu au début de la cérémonie religieuse)