Le carnet d'adresses du Père Noël
Le carnet d’adresses du Père Noël
Le Père Noël se brosse les dents. Il peigne sa barbe, il enfile son manteau rouge, ses bottes, son bonnet. Il monte sur son traîneau, il crie à ses rennes : « allez, au boulot ! »
Et le traîneau s’envole dans le ciel. C’est la nuit de Noël et le Père Noël va distribuer ses cadeaux. Il se dit : « bon, par qui vais-je commencer ? » Il plonge la main dans une poche de son manteau. Puis il fouille dans une autre poche. Il s’écrie : « sapristi, j’ai oublié mon carnet d’adresses ! »
Dans son carnet, le Père Noël a écrit les adresses de tous les enfants de la terre et les jouets qu’ils veulent recevoir. Vite, il fait faire demi-tour à ses rennes et il retourne chez lui. Le Père Noël fouille partout, sur son armoire, sous son lit. Il vide ses placards, il secoue ses chaussures, mais il ne trouve rien. Son carnet d’adresses a disparu.
Le Père Noël regarde son traîneau chargé de cadeaux. Il dit tristement : « qu’est-ce que je vais faire de tout ça ? » Une grosse larme coule le long de sa barbe. Il soupire : « ce Noël va être raté, complètement raté ! » Les rennes du Père Noël commencent à s’impatienter. Ils secouent leurs clochettes. Le Père Noël caresse le grand renne qui conduit l’attelage, et il murmure : « oui, oui, il est l’heure de partir, mais je ne sais plus dans quelles maisons déposer les jouets ! »
Alors, le grand renne déclare : « tu as perdu ton carnet d’adresses, vieil étourdi ! Il ne reste qu’une solution, puisque tu ne sais pas dans quelles maisons dorment les enfants, il faut distribuer des jouets dans toutes les maisons de la terre. Allons, accroche les autres traîneaux derrière nous et va chercher tous les jouets qui restent dans ton grenier ! »
Déjà, une horloge sonne les douze coups de minuit. Le Père Noël se met au travail : il court, il porte, il grogne. Il remplit encore cinq traîneaux de jouets pour être sûr d’en avoir assez. Puis il fait claquer son fouet en l’air et l’attelage file sous les étoiles.
Le Père Noël n’a jamais connu une nuit aussi fatigante. Il dépose des paquets dans toutes les maisons, même dans les maisons où il n’y a pas d’enfants.
Le lendemain matin, les grand-mères trouvent des ours en peluche dans leurs chaussons, les grand-pères ont des trains électriques, les bébés ont des vélos de cross, les papas des poupées et les mamans des hochets. Alors les gens sortent des maisons. Certains disent : « j’ai reçu ça et je n’ai rien demandé ! » D’autres ronchonnent : « j’ai un jouet de bébé, ce n’est pas ce que je voulais ! »
Heureusement les papas donnent leurs jouets aux enfants, les bébés aux mamans, les mamans aux garçons, les garçons aux grand-mères, les grand-mères aux filles et les filles aux grand-pères. À la fin, d’échange en échange, chacun a un cadeau qui lui plaît.
Dans les nuages, le Père Noël observe ce qui se passe sur la terre. Il se dit en riant : « hé, hé, je leur ai fait une bonne surprise ! » Puis il rentre chez lui. Il enfile son pyjama, il se glisse dans son lit et, sous son oreiller, il retrouve son carnet d’adresses.
(Une histoire de NOEL écrite par Jean-Jacques Vacher)