Dormir sur mon île
(Île de Groix - Photo Georges 2009)
Dormir sur mon île
Quand je m'endormirai pour mon dernier repos
Je voudrais que ce fût sur mon île bretonne
Et tout près de la mer, dont les terribles flots
Me diront leur chanson, farouche et monotone.
Pas d'attristants cyprès dans ce jardin des morts !
Les ifs n'entendent pas leur parure morose
Mais l'on trouve partout, suprême réconfort,
Les plus beaux ajoncs d'or et la bruyère rose.
Les cloches tinteront comme dans ma jeunesse,
Tout proches de ma tombe aux coquillages blancs,
Alors mes amies, à genoux sur des bancs,
Me prouveront ainsi leur fidèle tendresse !
Ah ! Je dormirai bien pour mon dernier repos.
Bercée par les grands flots, gardée par la Madone,
Que ma mère invoquait près du petit lit clos,
Quand les cloches tintaient sur mon île bretonne !
(Laure Giovanni – 2003)
(poème paru dans Ouest-France 09/11/2009)